La Guinée va enquêter sur l’ancien président Condé pour trahison présumée | Actualités militaires


L’enquête exerce une pression juridique supplémentaire sur Alpha Condé, déjà confronté à des allégations de corruption, d’assassinat et de torture.

Le ministre guinéen de la Justice, Alphonse Charles Wright, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour trahison contre l’ex-président Alpha Condé, deux ans après son éviction du pouvoir par un coup d’État militaire.

Condé, le premier dirigeant démocratiquement élu de Guinée, a été démis de ses fonctions en septembre 2021 par une unité d’élite de l’armée dirigée par le colonel Mamady Doumbouya. Le coup d’État a eu lieu après qu’il ait cherché à prolonger son mandat de dix ans avec un troisième mandat et qu’il ait violemment réprimé les manifestations contre la candidature électorale.

Les chefs militaires guinéens ont depuis lancé une litanie d’enquêtes judiciaires contre Condé, notamment pour des allégations de corruption, d’assassinat, de torture, d’enlèvement et de viol.

La dernière enquête, ordonnée lundi, portera sur « des actes présumés de trahison, d’association de malfaiteurs et de complicité de détention illicite d’armes et de munitions », selon une lettre de Wright au procureur de Conakry, la capitale guinéenne.

La lettre allègue Condé, qui vit aujourd’hui en exil en Turquie, avait acquis des armes et des munitions, sans fournir de détails.

La Guinée est l’un des nombreux États d’Afrique de l’Ouest et centrale à avoir subi un coup d’État ces dernières années. Le Gabon, le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont tous connu au moins un coup d’État chacun depuis 2020.

Les chefs militaires guinéens se sont engagés à rétablir un régime civil dans le pays d’ici 2026.

Un autre ex-président inculpé

Plus tôt ce mois-ci, un drame s’est joué pour un autre ex-président guinéen en proie à des troubles juridiques, Moussa Dadis Camara, alors qu’il était brièvement libéré de prison lors d’une évasion.

Camara a été repris le 4 novembre, quelques heures après avoir été expulsé de la prison de la Maison Centrale à Conakry par un commando armé, selon son avocat. Son avocat, Pépé Antoine Lamah, a déclaré que l’ex-président emprisonné n’avait pas volontairement participé à l’évasion et avait plutôt été kidnappé par des hommes armés.

Cependant, une source judiciaire, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a indiqué que les militaires masqués et armés arrivés à la prison ont déclaré qu’ils “étaient venus libérer le capitaine Dadis Camara”. Il n’était pas clair si Camara s’était échappé de son plein gré.

Camara – un ancien officier de l’armée qui a lui-même accédé au pouvoir lors d’un coup d’État et a dirigé le pays de décembre 2008 à janvier 2010 – est détenu depuis septembre 2022 pour meurtre, violences sexuelles, torture, enlèvement et séquestration.

Ils découlent d’une attaque menée en 2009 par les forces de sécurité fidèles au chef du gouvernement militaire de l’époque.

Le meurtre de 156 personnes et le viol d’au moins 109 femmes ont commencé lors d’un rassemblement politique dans un stade de Conakry le 28 septembre 2009 et se sont poursuivis dans les jours qui ont suivi, selon une enquête mandatée par l’ONU. Camara et dix autres coaccusés risquent la prison à vie s’ils sont reconnus coupables.



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