La République tchèque aurait demandé au bloc d’empêcher les envoyés de Moscou de voyager en dehors de leur pays d’accueil.
L’Union européenne examinera une proposition visant à interdire aux diplomates russes de voyager librement entre les États de l’espace Schengen dans le cadre des discussions sur le 12e cycle de sanctions contre Moscou, a rapporté mardi le Financial Times.
La République tchèque s’est plainte du fait que la zone sans frontières permet aux « agents » russes d’entrer dans le pays et d’échapper aux contrôles, et cette question a été discutée entre les États membres de l’UE.
Elle a donc proposé que le personnel diplomatique de Moscou reçoive des visas et des titres de séjour leur permettant de voyager uniquement à l’intérieur de leur pays d’accueil, et non dans le reste de l’espace Schengen.
Prague souhaite également que l’UE n’accepte que les passeports biométriques, car ils sont plus difficiles à falsifier ou à associer à de fausses identités, rapporte le journal.
Les inquiétudes du pays concerneraient spécifiquement les fonctionnaires russes qui ont obtenu des visas autrichiens pour travailler dans les agences des Nations Unies à Vienne, car ils peuvent se rendre en République tchèque et dans d’autres États.
“Il y a des agents du GRU [Russia’s foreign military intelligence agency] et autres services arrivant sur le territoire tchèque. Il est très compliqué de contrôler cela dans Schengen », a rapporté le FT, citant un diplomate européen anonyme.
L’article souligne également que le débat sur la question n’en est qu’à ses débuts et que les complexités juridiques d’une telle démarche signifient qu’il est peu probable que les changements proposés par Prague fassent partie du paquet de sanctions en discussion.
L’année dernière, le chef du service de sécurité britannique MI6, Richard Moore, a déclaré au Guardian que des centaines de membres du personnel des ambassades russes dans les pays européens avaient été expulsés, accusés d’être des « agents de renseignement opérant sous couverture diplomatique » depuis le début de l’opération militaire russe en Ukraine.
En 2021, la République tchèque a accusé Moscou d’être impliquée dans les explosions de 2014 dans un dépôt de munitions à Vrbetice, dans l’est du pays, et a expulsé une centaine de diplomates russes. Plus tard, il a appelé à des sanctions « les plus sévères » contre la Russie liées à l’Ukraine.
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Ce mois-ci, les médias tchèques ont rapporté que les autorités du pays avaient érigé en crime le soutien public de Moscou dans son conflit avec Kiev, au milieu d’un nombre croissant d’affaires connexes. Il y a quelques jours, Prague aurait saisi quelque 70 propriétés appartenant au gouvernement russe.
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