Les députés de l’opposition ont allumé des fusées éclairantes et lancé des fumigènes dans la salle du Parlement albanais pour protester contre ce qu’ils considèrent comme un régime de plus en plus autoritaire des socialistes au pouvoir.
Les hommes politiques du Parti démocrate ont allumé des fusées éclairantes et empilé des chaises les unes sur les autres au milieu de la salle dès que le Premier ministre Edi Rama a pris place pour voter le budget de l’année prochaine.
Un cordon de gardes du corps a empêché les députés de l’opposition de s’approcher des sièges du Cabinet.
Les socialistes de gauche, qui détiennent 73 sièges sur les 140 que compte le Parlement, ont procédé à un vote de principe rapide et ont clôturé la session en cinq minutes. Un débat sur chaque poste budgétaire est attendu plus tard cette semaine.
L’une des fusées a déclenché un petit incendie qui a été rapidement éteint.
L’opposition souhaite créer des commissions d’enquête parlementaires pour examiner les cas présumés de corruption impliquant Rama et d’autres hauts responsables du gouvernement.
Les socialistes estiment que les demandes de l’opposition ne sont pas conformes aux exigences constitutionnelles.
Gazmend Bardhi, l’un des députés de l’opposition, a déclaré qu’ils ne permettraient pas au Parlement de mener à bien son travail normal.
Il a déclaré : « Notre combat est de montrer à chaque citoyen que ce n’est pas le Parlement qui le représente. »
Cependant, Bledi Cuci, chef du groupe parlementaire socialiste, a exhorté les Albanais à noter que le Parlement approuvait le budget le plus important jamais enregistré, et deux fois plus important que celui de 2013, lorsque les socialistes sont arrivés au pouvoir.
Il a ajouté : « En démocratie, l’opposition parle avec des alternatives et non avec des fusées éclairantes. »
Les troubles ont commencé le mois dernier, deux jours avant que les procureurs n’accusent Sali Berisha, ancien Premier ministre et président du Parti démocrate, de corruption dans le cadre d’un projet d’achat de terres qui fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire dans la capitale, Tirana.
Les procureurs affirment que M. Berisha, 79 ans, a accordé des faveurs financières à son gendre, qui a été arrêté.
M. Berisha a déclaré qu’ils étaient tous deux innocents et affirme que l’affaire était politiquement motivée et que son adversaire, Rama, était derrière cette affaire.
M. Bardhi a déclaré que l’opposition radicaliserait ses protestations, mais n’a pas donné plus de détails.
L’opposition est divisée en au moins trois groupes depuis 2021, lorsque M. Berisha et les membres de sa famille se sont vu interdire l’entrée dans le pays par les États-Unis, puis également par le Royaume-Uni, en raison de leur implication présumée dans des affaires de corruption.
M. Berisha est le quatrième haut responsable albanais à se voir interdire l’entrée aux États-Unis pour cause de corruption.
L’Albanie post-communiste a lutté pour lutter contre la corruption, qui a entravé le développement démocratique, économique et social du pays.