OTTAWA : Une querelle sino-canadienne a éclaté lundi 20 novembre après que l’un des deux Canadiens emprisonnés par la Chine pendant près de trois ans a affirmé avoir été involontairement utilisé à des fins de collecte de renseignements et demande réparation à Ottawa.
Les détentions par Pékin, de 2018 à 2021, des Canadiens Michael Spavor et Michael Kovrig avaient plongé les relations bilatérales dans un profond gel.
Spavor accuserait désormais Kovrig, avec qui il avait fourni des informations sur la Corée du Nord, sans savoir qu’elles seraient partagées avec le Canada et ses partenaires du renseignement, d’être responsable de leur incarcération.
Et il réclame des millions de dollars de compensation à Ottawa, selon le journal Globe and Mail.
“Ces allégations ne sont pas fondées”, a déclaré Kovrig à l’AFP.
L’avocat de Spavor a refusé de commenter tandis que le ministère canadien des Affaires étrangères a fait référence aux remarques du premier ministre Justin Trudeau en 2021, qualifiant également les accusations d’espionnage de « sans fondement ».
L’ambassade de Chine à Ottawa a toutefois déclaré dans un communiqué que les affirmations de Spavor « exposent pleinement l’hypocrisie du Canada ».
“Le battage médiatique du Canada sur la soi-disant ‘détention arbitraire’ par la Chine est purement un voleur qui crie ‘arrêtez le voleur'”, a-t-il déclaré.
Au moment de leur détention, Ottawa avait rejeté les accusations d’espionnage portées contre les deux Michael, accusant Pékin de les avoir arbitrairement détenus en représailles à son arrestation sur mandat d’arrêt américain contre Meng Wanzhou, une haute dirigeante de Huawei et fille de son fondateur, en Décembre 2018.
Tous les trois sont sortis en septembre 2021.
Lundi, Ottawa a maintenu l’innocence des deux hommes, déclarant dans un communiqué : « Perpétuer l’idée selon laquelle Michael était impliqué dans l’espionnage ne fait que perpétuer un faux récit selon lequel ils ont été détenus par la Chine. »